Dossier technique : les principaux types de documents d’étude en électricité
L’installation électrique d’un bâtiment est un ensemble complexe d’éléments techniques qui nécessite une conception rigoureuse et doit comporter une documentation complète en vue de sa maintenance. A ce titre, différents types de documents d’étude sont nécessaires et vont être dessinés à différents stades du projet. Tour d’horizon des principaux documents utilisés par les électriciens et les bureaux d’études.
QUATRE GRANDS TYPES DE DOCUMENTS
1)Le plan d’implantation
C’est normalement le premier commencé, sur la base d’un plan d’architecte, mais il est aussi terminé très tard. Son objectif est double :
– prévoir et positionner les différents équipements nécessaires dans le bâtiment, afin de structurer l’installation et permettre son dimensionnement (puissances nécessaires, longueurs des câbles principaux…) en début d’étude
– indiquer avec précision à l’installateur la position des équipements à installer pendant la phase d’exécution
Il existe une version « étude de définition » où on trouve presque uniquement le résultat souhaité. Elle est établie par le BET de conception et fait partie du Dossier de Consultation des Entreprise (DCE). Puis il y a la version « exécution » beaucoup plus précise et complète, établie sur la base de la première par l’entreprise en charge des travaux.
Plan d’implantation Conception Plan d’implantation Conception
Le plan d’implantation contiendra une représentation des équipements utiles (éclairage, prises, ascenseurs, extraction d’air…), mais aussi de certains éléments structurants de l’installation : tableaux, alimentations, chemins de câbles… Les symboles utilisés lui sont propres et son adaptés à ses objectifs : on dispose de différents symboles selon les types d’éclairage, l’appareillage mural est détaillé (prises avec nombre de socles, interrupteurs, va-et-vient…).
2)La note de calcul
Elle justifie notamment le dimensionnement des câbles et des protections, et permet de vérifier la conformité à la norme d’installation (NF C15-100 en France). Outre les hypothèses et résultats de calculs, qui peuvent être présentés sous diverses formes, elle contient des schémas électriques organisés pour représenter la structure hiérarchique des circuits de puissance (TGBT, tableaux divisionnaires…).
On peut avoir un schéma général et un schéma par tableau. Leur disposition peut être arborescente pour une vue générale ou bien en colonnes pour faire coïncider chaque circuit avec sa colonne dans une grille de données accompagnant le schéma.
On y trouve le détail des protections (disjoncteurs, fusibles, dispositifs différentiels, parafoudres…), interrupteurs-sectionneurs, câbles de puissance, sources, mais généralement pas le détail de câblage des circuits terminaux (dérivations et appareillage mural), ni le détail des circuits de commande et de mesure. Elle est due par l’entreprise en charge des travaux.
Schéma de calcul dans Lise Élec Conception Schéma de calcul dans Lise Élec
3)Les schémas d’armoire
Souvent réalisés après la note de calcul ou parallèlement, leur forme peut en être proche, mais ils contiennent en plus tous les détails de câblage des parties commande et mesure.
Ils permettent notamment au tableautier de fabriquer le tableau. Dans certains cas complexes, des schémas multifilaires détaillent les parties commandes et ne s’apparentent plus du tout aux schémas de calcul.
Schéma d’armoire en colonnes-Lise Élec Schéma d’armoire en colonnes-Lise Élec
Ils peuvent compléter les schémas d’armoires. Ce sont des vues de l’armoire (de côté, de face, avec ou sans plastron…), qui montrent l’emplacement des appareils dans celle-ci.
Ils sont réalisés par le tableautier (ou le BE en industrie), souvent à l’aide de logiciels de mise en armoire fournis par les fabricants d’enveloppes et d’appareillage, qui facilitent le travail de conception de l’armoire (choix automatique de l’enveloppe aux dimensions adaptées, placement automatique des appareils à l’intérieur, récapitulatifs automatique des références nécessaires, y compris accessoires de connexion, séparation…). Ces dessins sont comparables à des plans de montage pour le tableautier qui gagne un temps précieux dans sa tâche.
Dessin d’armoire fait avec XL Pro © LegrandDessin d’armoire fait avec XL Pro
© Legrand
4)ASSURER LA CONCORDANCE DES INFORMATIONS
Ces quatre grands types de documents doivent être mis à jour pour refléter la version définitive après la réception du bâtiment, afin d’en assurer plus facilement la maintenance et les éventuelles transformations. On parle de D.O.E (Dossier des Ouvrages Executés) dans le tertiaire ou de TQC (Tel Que Construit) dans l’industrie.
Au cours des phases d’étude et d’exécution des travaux, certains existent et évoluent en parallèle, et certaines informations sont redondantes. Cela pose le problème de la cohérence entre ces différents documents, et l’on constate qu’un certain nombre d’informations sont saisies plusieurs fois. Un des objectifs d’une démarche BIM est de réduire ces saisies multiples et d’aider à assurer la cohérence entre les documents.
Certaines solutions permettent déjà de remplir en partie ces objectifs. Certains logiciels de calcul permettent d’importer la structure de l’installation et différentes informations depuis un plan d’implantation, afin de générer automatiquement la plus grosse partie du schéma de calcul.
Ils permettent parfois aussi de réaliser tout ou partie des schémas d’exécution directement à partir du schéma de calcul, voire même intègrent ces fonctionnalités dans le logiciel de calcul, afin d’avoir un seul schéma « maître » à partir duquel peuvent être édités des schémas d’exécution ou des notes de calcul.
Enfin, ils permettent parfois d’exporter une étude vers un logiciel de mise en armoire, dans le but de réaliser les dessins d’armoires (et éventuellement les schémas d’exécution). Actuellement, la plupart de ces solutions sont capables d’importer une étude une fois, mais peu sont capables de gérer la problématique du report des modifications après la première importation. Des réflexions sont donc à mener pour améliorer les scénarios d’échanges possibles et évoluer vers une vraie démarche BIM.
La lettre de l’électricien n°11